Il n'est pas exagéré de dire que Chinguetti est le cœur de la Mauritanie. Ce n'est pas pour rien que la région d'Afrique de l'Ouest était connue pendant des siècles sous le simple nom de Bilad Shinqit. Construit autrefois comme un poste de commerce fortifié (ksar en arabe), il est aujourd'hui l'attraction touristique numéro 1 de tout le pays. Au cœur de la région d'Adrar, Chinguetti se trouve au sud du plateau qui lui a donné son nom et à 86 km à l'est d'Atar. Il faut moins de deux heures pour aller à Chinguetti et deux autres heures pour aller à Ouadane, le deuxième et dernier site du patrimoine mondial de la région de l'Adrar. Certes, à son apogée au 13e siècle, Chinguetti comptait quatre fois plus d'habitants qu'aujourd'hui, mais les principaux monuments ont été conservés ou restaurés. Pour les visiteurs, c'est surtout la visite de la vieille ville, séparée par un ouad de la ville moderne plus au nord, qui est intéressante. Ici, c'est surtout l'ancienne mosquée de Chinguetti qui vaut le coup d'œil, dont l'imposant minaret en grès est reproduit en miniature des milliers de fois en Mauritanie. ChingiTours s'en est également inspiré pour son logo. Dans les musées et bibliothèques locaux que l'on peut visiter, on trouve des objets et des écrits remontant à des millénaires d'histoire. En Mauritanie, on dit que Chinguetti est la septième ville sainte de l'Islam. En tout cas, c'est sans doute la ville la plus importante de tout le pays sur le plan culturel et en même temps son symbole national.
Le chinguetti est un symbole national. Le minaret de l'ancienne mosquée, couronné de cinq œufs d'autruche, est l'emblème de la Mauritanie et, à l'instar de la Tour Eiffel de Paris en France, on le retrouve en miniature dans tout le pays. Les vestiges de l'ancien comptoir fortifié (ksar en arabe, ksour en français) de Chinguetti ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1996, aux côtés de ceux de Ouadane, Oualata et Tichitt. De nombreux visiteurs de la Mauritanie n'arrivent pas à décider s'ils trouvent Chinguetti, Ouadane ou Oualata les plus impressionnants : Les Mauritaniens, eux, ont fait leur choix. Pour eux, le Bilad Shinqit est la plus importante de toutes les villes.
La région de la Chinguetti moderne est habitée depuis des millénaires. La ville elle-même a été fondée à deux reprises, d'abord comme poste de commerce des Berbères de Sanhādja à la fin du 8e siècle. En tant que partie importante du commerce transsaharien, la ville a prospéré jusqu'au 11e siècle. Le commerce portait principalement sur le sel, les dattes et l'or. La ville s'est également fait un nom en tant que caravansérail important. On dit que jusqu'à 30 000 chameaux y ont été élevés. Le nom de Chinguetti remonte probablement à la langue des Soninké et signifie "puits des chevaux". Il serait donc bien plus ancien que la ville elle-même. A partir du 11e siècle, Chinguetti a perdu son influence et n'a pu retrouver sa place honorable que deux siècles plus tard, en tant que nouvelle fondation. A son apogée, la ville comptait plus de 20000 habitants (4500 aujourd'hui).
En tant que centre d'érudition islamique d'Afrique de l'Ouest, il y avait 11 mosquées et de nombreuses bibliothèques. C'est à cette époque qu'a été construite la mosquée principale de Chinguetti, encore visitée aujourd'hui. Son minaret est considéré comme le deuxième plus ancien utilisé sans interruption dans tout le monde islamique. À l'âge d'or de l'islam, l'éducation religieuse était toujours enseignée en même temps que les disciplines scientifiques et rationnelles : la rhétorique, le droit, l'astronomie, les mathématiques et la médecine pouvaient donc également être apprises au cœur de l'Adrar. À Chinguetti, le savoir n'était pas seulement transmis, mais aussi conservé. Intégrés dans un réseau professionnel de commerce et de voyage, les écrits de l'ensemble du monde islamique - et au-delà - pouvaient y être lus, évalués, discutés et copiés. D'une part, le lieu servait de point de départ pour les pèlerins du Hajj et d'autre part, vu le nombre de ses érudits, il est devenu lui-même un lieu de pèlerinage. Ce n'est pas pour rien qu'en Afrique de l'Ouest, on parle de Chinguetti comme de la septième ville sainte de l'islam. D'ailleurs, au milieu du 20e siècle encore, il n'était pas rare d'accomplir le hadj à dos de chameau. De Chinguetti à la Mecque, il faut compter environ six mois - aller-retour.
Aujourd'hui, Chinguetti est une sorte d'immense musée de la ville, où il y a beaucoup à découvrir. Il vaut la peine de visiter la vieille ville, y compris bien sûr la mosquée, où l'on prie encore aujourd'hui dans le sable. Le musée de la famille Ahmad Mahmoud présente des objets préhistoriques et historiques comme des jeux de société et des lances, et abrite en même temps l'une des bibliothèques les plus intéressantes de la ville. La minuscule pièce contient d'innombrables trésors intellectuels d'une érudition séculaire. Le conservateur Saif al-Islam récite de manière impressionnante des poèmes des disciplines les plus diverses, explique la composition de l'encre classique et connaît chaque pièce exposée. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait déjà acquis une certaine notoriété dans les guides touristiques et sur Internet. À Chinguetti, on trouve également des traces de l'héritage colonial, comme l'ancien fort de la Légion étrangère française. Près de la mosquée, une coopérative de femmes vend des souvenirs faits à la main.
Le Chinguetti moderne et la vieille ville sont séparés par un ouad (arabe : al-Wādī) rapidement traversable, dans le sable duquel on peut voir des garçons jouer au football. La plupart du temps, pendant la saison des pluies (juin-octobre), il arrive qu'un lac se forme temporairement dans l'ouad. À côté, il y a un troisième Chinguetti, le plus original des trois, situé un peu à l'écart et qui n'est aujourd'hui qu'un village avec une mosquée restaurée au milieu des dunes de sable. Le chemin vaut néanmoins la peine et peut être parcouru en chameau ou en 4x4. Il y a aussi d'autres choses à découvrir dans les environs de Chinguetti. La plupart des visiteurs ne savent pas qu'à quelques centaines de mètres au sud de la vieille ville se trouve une mine d'où l'on a extrait du ciment (banco) pendant des siècles. L'accès à cette mine se fait par un puits ( !) et promet une aventure passionnante d'un genre particulier.
La ville de l'Adrar est cependant en danger. En 2003, l'UNESCO a financé une campagne pour libérer la ville qui s'enfonce dans le sable, mais le Sahara continue de s'étendre lentement. Le sable mange tout. A cela s'ajoutent les pluies annuelles qui peuvent également représenter un danger - enfin, les livres et les manuscrits sont généralement stockés dans les bibliothèques sans être conservés. Les manuscrits ne sont pas numérisés et seraient irrémédiablement perdus pour l'humanité s'ils étaient endommagés. Une visite à Chinguetti n'est donc peut-être pas une chose réalisable dans un avenir lointain.
En raison de son importance, de sa diversité et de sa beauté, Chinguetti est un passage obligé pour nos circuits dans la région de l'Adrar. Nous définissons alors avec vous le programme et la durée du séjour. Beaucoup de choses sont possibles : comme autrefois vers des destinations lointaines telles que Tombouctou ou même La Mecque, la ville peut encore servir de point de départ pour des randonnées chamelières. Les oasis d'Entkemkent ou de Lagueila en tant que trip de plusieurs heures ou un voyage de plusieurs jours à Ouadane - tout est réalisable. En revanche, ceux qui préfèrent un "chameau" moderne se retrouveront peut-être dans un trip en 4x4. Avec nous, tout type d'excursion à Chinguetti est possible.
